Chères plumes,
Je suis très heureuse de partager avec vous cette première chronique littéraire de La cabane à plumes et d’échanger avec vous mes coups de cœur, mes livres de chevet, mais aussi parfois mes coups de gueules ou mes déceptions.
Nouveautés, grands classiques, polars, nouvelles… l’année sera riche en découvertes et en redécouvertes. J’espère vous faire rencontrer de nouveaux écrivains, vous faire voyager et vous donner aussi l’envie d’écrire, puisque c’est l’objet de nos ateliers.
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Pour cette première chronique, j’aimerai vous présenter trois livres qui ont eu pour moi un écho tout particulier dans ma vie de lectrice. Je les ai lus, relus, re-relus pour certains. Je les ai dévorés, savourés, respirés, j’ai pleuré aussi.
Je les ai surtout adorés.

Les Quatre, Agatha Christie
Elle est sans conteste la reine du polar et était une femme incroyable. Tout le monde la connait ou presque et il est certain qu’elle a inventé toutes les ficelles du roman policier, c’est Agatha Christie. Le héros, vous le connaissez tous, c’est Hercule Poirot, détective belge précieux et précis, qui ne laisse jamais rien au hasard et fini toujours par révéler la vérité.
Écrit au départ sous forme de douze nouvelles indépendantes publiées dans le journal britannique The Sketch, Les Quatre a par la suite été modifié pour devenir un roman à part entière dans lequel Hercule Poirot se retrouve au cœur de plusieurs intrigues qui tournent toutes autour de quatre grands personnages mystérieux, des as du crime et de la vengeance, des hommes puissants qui vont le pousser dans ses retranchements.
Accompagné de son célèbre comparse Hastings, Hercule Poirot retrouve de nombreux personnages déjà rencontrés lors de précédentes aventures. Parviendra-t-il à déjouer le terrible complot qui se trame ?
Agatha Christie brille par son style et fait de ce roman un véritable thriller que vous ne pourrez lâcher avant d’avoir lu la dernière ligne. Et vous resterez hanté par ces personnages plus vrais que nature, au traits psychologiques magnifiquement brossés.

Les chaussures italiennes, Henning Mankell
Cet auteur que j’adore et dont j’ai lu à peu près tous les livres nous a malheureusement quitté il y a quelques années.
D’origine suédoise et reconnu en France il y a une vingtaine d’année avec la parution de son polar Les morts de la saint Jean, il devient alors la star de la littérature policière nordique et va ainsi ouvrir la brèche à de nombreux auteurs venus du froid, pour notre plus grand plaisir.
Mais avec Les chaussures italiennes, Henning Mankell s’échappe du roman policier pour nous offrir un merveilleux roman sur le sens de la vie, l’amour et l’humanité. Rien que ça.
Fredrik Welin, ancien médecin, vit reclus dans un mobil home perdu dans la neige au fin fond d’un archipel de Stockholm. Homme blessé et bourru, il ne parle à personne, ne côtoie personne, si ce n’est son chien et son chat.
Mais cette vie monotone est tout à fait chamboulée lorsque son ancienne amante Harriet refait surface. Elle est gravement malade et lui demande de l’emmener voir un lac inoubliable, parait-il, avant de mourir.
Les deux amants vont donc entreprendre un grand voyage à travers des territoires splendides mais aussi un véritable voyage intérieur, sensuel et philosophique.
Je ne vous en dis pas plus. C’est un livre bouleversant, merveilleusement bien écrit, époustouflant. Et si le cœur vous en dit, Henning Mankell a écrit la suite quelques années après, Un paradis trompeur.
Si vous aimez son style, vous serez j’en suis sûre séduit par sa collection de polars dont le personnage principal, Kurt Wallander n’a rien à envier à son ami Fredrik…

Le voyant, Jérôme Garcin
Un tout autre style et une autre ambiance. Jérôme Garcin, journaliste à l’Obs et grand maître de la célèbre émission de radio Le masque et la plume sur France Inter, signe ici un roman admirable.
Le voyant raconte la vie de Jacques Lusseyran. Un homme au destin incroyable, rendu aveugle à l’âge de huit ans suite à une mauvaise chute à l’école, résistant à dix-sept ans pendant la seconde guerre mondiale puis prisonnier des camps de concentration en Allemagne, écrivain et professeur de littérature, il devint la coqueluche de l’Amérique pendant les années 60 et meurt tragiquement dans un accident de voiture à l’âge de 47 ans,
Jacques Lusseyran est raconté avec une grande humilité, du respect et un soupçon d’admiration. Beaucoup de poésie dans ce roman, pas de description larmoyante mais de la douceur; de l’effroyable souvent mais sans chichi. Ne prenez pas peur à l’idée d’être confronté aux horreurs de la guerre, il s’agit avec ce roman de parler de l’homme, de celui qui va aider les autres, souffrir mais toujours s’en sortir grâce à la littérature.
Une écriture directe, simple et très agréable. Une vraie claque.
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