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Compte-rendu atelier #3 – la structure d’une histoire

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Parfois, on peut avoir une idée de récit qui nous trotte dans la tête. On a envie d’écrire, on a des idées, mais on ne sait pas forcément comment les développer. D’autres fois, on a une idée assez précise de l’histoire que l’on veut raconter, sans savoir par où commencer, ni comment rendre cette histoire passionnante.

L’étape qui consiste à passer d’un tourbillon d’idées mentales à un manuscrit structuré, rédigé de A à Z, peut être longue, fastidieuse. S’armer de patience et de jalons, de repères, préparer en amont cette tâche est un bon moyen de la mener à son terme.

Bien sûr, il est possible d’écrire une excellente histoire en se lançant dans l’écriture les yeux fermés et la plume au vent. Mais on peut aussi préparer un peu son travail d’écriture, s’organiser et faire un plan. Les deux méthodes peuvent fonctionner.
Aujourd’hui, nous nous intéresserons la seconde.

C’est en avançant, péniblement, dans mon travail d’écriture, que j’ai compris l’importance de faire un plan et de réfléchir à une structure cohérente. Après m’être lancée, dans un premier temps, tête baissée dans l’écriture de mon histoire, je me mis à peiner au milieu de mon récit : tout était enchevêtré et je m’arrachais les cheveux, incapable de continuer, ne sachant sur quel fil tirer. J’ai alors fait des recherches pour m’aider à structurer mon récit. À partir de là, en reprenant toutes mes idées emmêlées, j’ai pu remodeler une histoire cohérente et équilibrée, et finalement, terminer de l’écrire.

C’est notamment la vidéo de l’autrice Samantha Bailly qui fut le déclencheur. Je vous invite à la regarder, elle est passionnante et claire. Dans les paragraphes qui suivent, je me permets de résumer les idées qu’elle y expose, tout en précisant qu’il s’agit bien de son travail et non du mien (ce sont seulement mes notes, prises en l’écoutant).

LA STRUCTURE EN TROIS ACTES

Il existe plusieurs théories concernant la construction d’une histoire : structure narrative, schéma narratif, pyramide de Freitag, planification littéraire

Toutes ces appellations ont des variations intéressantes, elles peuvent vous être très utiles selon ce que vous désirez écrire, que vous projetiez d’écrire un roman de science-fiction, ou une autobiographie.

La structure en 3 actes est une bonne base pour construire une histoire, mais aussi pour reprendre un récit déjà rédigé, que vous souhaiteriez consolider, ou réécrire. C’est un squelette qu’il faut connaître, comme une trame que vous pouvez utiliser et adapter à l’infini. Bien sûr, ce n’est pas une méthode infaillible, ni une recette miracle. Mais cela peut permettre de nous aider lors de notre processus créatif, ou encore de prendre du recul une fois notre premier jet écrit, et qu’il faut s’atteler à la réécriture.

Si on suit le modèle de la structure en 3 actes, on pourrait diviser toute histoire en 3 actes.

Pour que vous puissiez vous représenter la proportion de chaque acte, imaginez que l’acte 1 représente un quart de l’histoire, l’acte 2 représente deux quarts de l’histoire, et l’acte 3 à nouveau un quart. Ce n’est qu’un ordre de grandeur évidemment.

L’acte 1 : il a deux fonctions.
D’abord, présenter : l’environnement, les enjeux, les thèmes. Planter le décor, montrer la psychologie des personnages et donner leurs objectifs et motivations, leur donner une tonalité.

L’acte 1 répond à la question suivante : de quoi va parler mon histoire.

Il lance le récit. C’est ici que l’auteur pose les jalons de son histoire, sème des indices, des événements qui prendront de l’ampleur et auront une importance cruciale pour la suite.
C’est l’incipit et son développement.

La fin de l’acte 1 est marquée par un point pivot. C’est un changement important dans l’intrigue qui va conduire le héros vers une autre voie, cet événement crucial permet de faire la transition vers l’acte 2.

Acte 2 : c’est l’acte le plus long de l’intrigue. On va relier tous les nœuds dramatiques.

Souvent le personnage entre dans un nouvel environnement, il sort de sa zone de confort. Ça y est, l’histoire commence pour de bon.

On peut diviser l’acte 2 en deux parties : la partie « fun and games », la partie « le ventre de la baleine ». (théorisé par Joseph Campbell)

Fun and games : c’est en général un moment exaltant, enthousiaste pour le héros.

Cette phase enthousiasmante conduit à un 2ème point pivot : le point de non retour ; pile au milieu.
Le héros ne peut plus faire marche arrière. Ce point pivot 2 est très important, il brise l’atmosphère détendue, apporte un grand changement dans la tonalité. L’intrigue bascule dans une atmosphère plus sombre:

Le ventre de la baleine
C’est le moment où le héros, comme Pinocchio, va être englouti. Il y a une montée en puissance de la gravité, un assombrissement. Cette partie là peut se passer dans des lieux symbolisant parfois l’inconscient du héros (forêt, grotte, etc…)

Le 3ème point pivot marque la transition entre acte 2 et 3 : il s’agit généralement d’un événement marquant, plutôt négatif (mort, échec, trahison). On a la sensation que tout est perdu. Impasse. Le héros ne peut pas s’en sortir.

Cette « défaite apparente » (John Truby) est souvent suivie d’une prise de conscience, self revelation ; le héros a fait du chemin et tout ce qu’il a appris durant le récit lui permet de voir les choses sous un autre angle. C’est justement grâce à son évolution qu’il va pouvoir switcher son point de vue et trouver une solution à son problème.

Acte 3 : c’est là que vont se dénouer tous les nœuds dramatiques.

Cette dernière partie s’articule autour du climax. C’est l’apogée de la tension dramatique. Cela se concrétise en général par une confrontation entre le héros et son ennemi : bataille, duel, épreuve, le policier se retrouve enfin face au meurtrier…

Après le climax, le dénouement se dessine.

Le dénouement : finir une histoire demande de répondre à une double injonction, parfois paradoxale : à la fois surprendre et être une évidence. Votre fin ne doit pas sortir d’un chapeau, ni décevoir si elle est trop attendue. Il s’agit de clôturer en dosant ce qui est surprenant et ce qui est évident.

Sources :

Voici le lien de la vidéo de Samantha Bailly, elle y explique la structure en trois actes à l’aide d’exemples tirés du premier tome de Harry Potter, de J.K. Rowling.
Et voici quelques sites qui abordent le sujet de la structure d’une histoire.
Ici sur le site Ostramus
Ici sur le site Mécanismes d’histoires
Ici sur le site du Pigeon décoiffé
Ici sur le site Espaces comprises
Vous y trouverez des exemples intéressants mais aussi des idées pour débloquer votre récit, si besoin est.

J’espère que cet article, un peu dense, pourra vous être utile, autant que l’a été pour moi la découverte de cette théorie du serpent narratif. Et, surtout, qu’il sera à l’origine de tout un tas d’histoires sorties de vos plumes encabannées.

À bientôt !

Cet article a 2 commentaires

  1. Shervin

    Bonjour Sophie,
    Merci beaucoup pour ce cours sur la structure d’un récit. C’est passionnant. Peut-être serait-il intéressant pour ceux qui n’ont pas pu participer à la séance, que tu postes ici la diapo n° 3 avec l’exemple du Petit Poucet ?

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