You are currently viewing La chronique littéraire de Pauline #3

La chronique littéraire de Pauline #3

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Commentaires de la publication :2 commentaires

Chères plumes,

J’espère que tout le monde se porte bien et que vous préparez tous les fêtes dans la joie et le plaisir de pouvoir partager ce moment en famille, si vous le pouvez et malgré les conditions sanitaires toujours en vigueur.

Cette année aura été mouvementée et chargée en émotions. Je vous propose une nouvelle chronique littéraire enrichie avec des conseils lectures mais aussi des articles et applications numériques pour accéder à d’autres sources de connaissances à distance, pour les grands et les petits.

Alias Caracalla, Daniel Cordier

Ce livre est un document, un témoignage d’une époque terrible. Mais ce livre c’est aussi beaucoup d’espoir, l’espoir de croire en l’Homme, non pas celui qui détruit, qui trahit, qui maltraite, mais celui qui aide, qui sauve, qui reste solidaire quoi qu’il lui en coûte.

Je voudrais rendre hommage à Daniel Cordier, cet homme admirable, ce juste qui nous a quitté il y a tout juste un mois à l’âge de 100 ans. Cet homme était un grand résistant, engagé et militant. Il était le secrétaire de Jean Moulin à Lyon, qui lui transmettra son goût pour l’art dont il fera son métier plus tard. Il a beaucoup œuvré pour les réseaux résistants de la région et a côtoyé les grands noms de l’Histoire.

Caracalla, c’était son nom de code, grâce auquel il a pu se protéger pour résister et protéger aussi tous ses compagnons.

 

C’est un gros pavé, la lecture en est parfois ardue. Mais c’est très bien écrit et passionnant du début à la fin. Daniel Cordier nous raconte son histoire, celle de Caracalla, comment il en est arrivé par hasard à devenir l’assistant d’un homme de l’ombre comme Jean Moulin alors que très jeune il était militant d’extrême droite. On apprend comment les réseaux se sont organisés en ville, comment les messages codés pouvaient circuler, comment il a vécu l’arrestation de Jean Moulin et comment il a poursuivi sa mission et son engagement bien au-delà de son rôle de secrétaire.

 

Je vous parle de ce livre avec beaucoup d’émotion, parce que je l’ai adoré, parce que j’ai frissonné en lisant les horreurs de la guerre, parce que j’ai lu ce livre alors que je venais tout juste d’arriver sur Lyon et que je me suis rendue compte au cours de ma lecture que Jean Moulin et Caracalla ont vécu dans l’appartement qui se trouvait en face du mien, à la Guillotière. J’ai donc lu ce livre en me mettant toujours face à ces fenêtres et en imaginant leurs échanges, leurs discussions, leurs peurs et surtout leur courage immense.

 

Je vous invite donc à prendre en main ce récit et à prendre tout votre temps pour le lire, en faisant des pauses, en le dévorant, peu importe mais il doit rester dans nos esprits pour espérer ne pas refaire les mêmes erreurs…

 

La part des flammes, Gaëlle Nohant

Je profite de cette chronique pour parler de ce livre pour deux raisons. La première c’est que je l’ai adoré. La deuxième, c’est que Gaëlle Nohant est lyonnaise et qu’elle viendra proposer un atelier d’écriture à la médiathèque de Trévoux les 9 et 30 janvier prochains.

Vous avez peut-être entendu parler ou vu la série qui a été réalisée d’après ce roman en début d’année, Le bazar de la charité. Il s’agit vraiment d’une libre adaptation du roman et n’est pas du tout fidèle à l’histoire des personnages. Je vous invite donc, si vous avez vu cette série, à vous débarrasser de ce que vous avez vu et de plonger volontiers dans le roman.

C’est le récit de trois destins de femme, de conditions sociales différentes qui vont toutes vivre le terrible incendie du Bazar de la Charité qui a eu lieu en mai 1897. La Bazar de la Charité se tenait rue Jean Goujon à Paris, non loin de l’actuel Palais Galliera. C’était une grande halle construite en bois et tentures de tissu qui accueillait chaque année une grande vente de charité pour les grandes dames de la noblesse parisienne. L’occasion de faire des dons généreux aux grandes œuvres de la ville mais aussi de se montrer en bonne compagnie.

Après l’incendie, on a dénombré 126 victimes dont 5 hommes seulement et 6 enfants. Toutes les autres victimes étaient des femmes.

Les témoignages de femmes bousculées, piétinées, frappées par les hommes devenus fous pour tenter d’échapper aux flammes vont diviser l’opinion publique et faire un véritable scandale qui va monter jusqu’aux plus hautes sphères politiques. Et c’est là que démarre l’intrigue, entre ces trois femmes qui ont toutes un deuil à faire et une vie à reconstruire.

Je vous conseille vivement de demander au père noël de glisser ce roman sous le sapin ! Le chapitre qui décrit l’incendie lui-même est juste incroyable…

 

Éléonor de Récondo,

Plus qu’un seul livre, c’est d’une écrivaine que je voudrais vous parler. Eléonor de Récondo est entrée dans ma bibliothèque avec son troisième roman Pietra viva.

Ce roman m’a littéralement bouleversée. Je me souviens l’avoir dévoré en une nuit. Ce roman raconte avec délicatesse et pudeur le voyage physique et spirituel de Michel-Ange lors de la réalisation de sa célèbre Pietà. La vie au rythme de la carrière, choisir le bloc de marbre parfait, penser l’œuvre… ce récit est absolument démentiel et cousu de fils d’or.

Je vous parle d’Eléonor de Récondo parce qu’elle est pour moi une artiste complète et je me suis toujours dit que si je devais me voir dans la peau d’une autre j’aimerai que ce soit elle. Elle est violoniste baroque de renom et mène une belle carrière. Et à ses heures perdues, elle écrit. Elle est belle, brillante et énigmatique. Elle est de celles qui ont une sensibilité mise à nue avec beaucoup d’humilité et une retenue que j’admire profondément.

Elle est aussi l’auteure de Amours et de Point Cardinal, tous deux de brillants romans également. Je ne vous en dis pas plus mais je ne peux que vous inviter à faire entrer Eléonor de Récondo dans votre pile à lire si vous ne la connaissez pas déjà.

Je tenais également à partager avec vous un article de la BNF qui fait le lien avec notre dernier atelier.

Victor Hugo a fait don à la BNF de tous ses manuscrits et on peut aujourd’hui les étudier pour comprendre le fil de son travail d’écriture, voir ses techniques, analyser ses méthodes https://www.bnf.fr/fr/victor-hugo-lecriture-rituelle?

L’article est un peu court mais vous avez plusieurs liens à la fin qui vous permettent de poursuivre la découverte, notamment en vous invitant à vous connecter à Gallica. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’un site (une application existe également pour tablettes et smartphone, j’adore !) qui rassemble les versions numérisées de tout le contenu de la BNF, vous imaginez le boulot et la masse d’ouvrages ! C’est incroyable ! Vous pouvez donc accéder à des manuscrits originaux gratuitement, vous pouvez même lire vos auteurs préférés dans les éditions originales. Faites-moi confiance, vous ne pourrez plus lâcher cette appli !

Et j’en profite pour finir, pour vous parler de deux applications de la BNF pour les enfants : Gallicadabra, qui permet au plus jeunes de découvrir des contes anciens dans les versions originales à lire et à écouter avec des illustrations totalement magiques ; et Fabricabrac qui permet de créer des mondes imaginaires à partir d’illustrations de manuscrits anciens de toutes les époques, une belle leçon d’Histoire de l’Art pour créer dragons et créatures hybrides tout en s’amusant.

Voilà pour cette chronique de Noël. Je vous invite à partager en commentaires vos lectures au coin du sapin et me donner vos avis sur celles que j’ai le plaisir de vous conseiller…

Bonnes lectures à tous et je vous souhaite de belles fêtes de fin d’année

Cet article a 2 commentaires

  1. cabane_admin

    Excellent article ! Merci Pauline.
    Parmi ces titres, je n’ai lu que Pietra Viva que tu m’as prêté et que j’ai A-DO-RÉ je ne peux que le conseiller également. Une écriture sublime et vivante, comme l’est la pierre que travaille Michel-Ange.

  2. Shervin

    Bonjour Pauline,

    Une collègue de la Médiathèque vient de m’envoyer le message suivant au sujet d’un site qui pourrait t’être utile lorsque tu rédiges tes chroniques littéraires. 🙂

    « voici un site qui peut nous aider sur la critique de romans adultes :

    https://www.bibliosurf.com/

    « Bibliosurf II est une veille littéraire, un site créé en septembre 2015 et conçu pour savoir très facilement ce que le web dit des romans récemment parus en grand format. Bibliosurf scanne la presse en ligne, la blogosphère, les plateformes de podcasts et de vidéos »

    Attention, ce n’est pas exhaustif, mais le tester c’est l’adopter 😉 »

Laisser un commentaire