Bonjour chères plumes,
Je suis en train de préparer notre atelier de samedi prochain (qui aura lieu exceptionnellement l’après-midi je vous le rappelle), dont le thème sera : écrire de bons dialogues.
Lors de mes recherches sur le sujet, je suis tombée sur un texte qui m’a bien plu.
Afin que vous soyez déjà dans le bain, je vous propose de prendre connaissance de ce court texte. Il s’agit d’un dialogue inventé dans le cadre d’un atelier d’écriture justement (pas par moi. Je l’ai découvert sur le site de l’atelier d’écriture en question), et qui met en évidence la différence de ton, de voix, entre les différents personnages qui prennent la parole dans un récit. J’ai trouvé que cet exemple était à la fois très parlant et très drôle. Le contraste entre les deux personnages, leur individualité, leur caractère presque, transpirent à travers leur façon de s’exprimer.
N’hésitez pas à lire ce dialogue improbable et à nous dire ce que vous en avez pensé, dans les commentaires !
Samedi, nous découvrirons quels sont les trucs et astuces à connaître pour écrire des dialogues qui fonctionnent et qui servent notre récit. D’ici là, portez-vous bien !
***
Dialogue écrit par Hicham, entre Fernand Naudin (Lino Ventura, Les tontons flingueurs) et Voldemort (Harry Potter). Lien : Les Mots
Dans une cave d’un immeuble parisien, Fernand est assis seul à une table, une deuxième chaise lui fait face, vide pour le moment. L’ampoule collée au plafond se met à grésiller. La porte s’ouvre, Voldemort, les yeux bandés et le visage tuméfié, fait irruption dans la salle, violemment poussé par une main qui s’empresse de refermer la porte.
FERNAND : Fais pas ton timide, enlève le bandeau t’es arrivé à bon port, par contre je garantis pas le ciel bleu et les cocotiers.
Voldemort retire le bandeau et révèle un œil au beurre noir et autres stigmates d’un récent passage à tabac. Il s’assoit lentement sur la chaise, fatigué et paniqué.
FERNAND : Et ben… c’est la première fois que je dis ça à un mec aussi amoché mais tu me fous moins les jetons qu’avant.
VOLDEMORT : Vous ne savez pas à quelle puissance vous vous attaquez misérable moldu !
FERNAND: Pour toi c’est MONSIEUR Moldu ! Et la puissance, elle va te revenir dans la tronche si tu l’ouvres encore alors ferme la j’ai à te causer…
Voldemort fixe Fernand sans rien dire.
FERNAND : Très bien, t’es nouveau dans le quartier alors je vais t’apprendre la base. Ici, on s’attaque pas aux gosses, question de principe. Alors tu rappelles ta clique et vous dégagez fissa ! Fin de la discussion.
VOLDEMORT : Mes Mangemorts viendront goûter vos âmes, plus jamais vous ne trouverez le repos !
FERNAND : Tu as peut-être des mecs qui mangent les morts mais moi, je connais ceux qui les fabriquent. Alors un conseil la grenouille, te fais pas plus gros que le bœuf parce qu’on sait tous comment ça fini.
VOLDEMORT : Je vais vous laisser une dernière chance, livrez-moi Potter et nous en resterons là !
FERNAND : À ce rythme, c’est toi qui vas rester là ! C’est plus Voldemort qu’on va t’appeler mais mort tout court. Le gamin reste avec moi, j’ai fait une promesse au barbu sur son lit de mort alors c’est non négociable.
Voldemort serre les dents et palpe sa tunique comme s’il y cherchait quelque chose.
VOLDEMORT : Je vous ai prévenu moldu, vous allez trembler devant ma fureur !
Fernand sort une baguette en bois de sa poche et la brandit devant Voldemort.
FERNAND : L’endroit s’y prête mais faut pas me prendre pour un cave. C’est ça que tu cherches ?
VOLDEMORT : Rendez-la moi ! Vous l’avez souillé de votre sang impur !
FERNAND: Je vais te la rendre ta branche d’arbre, mais avant ça, je vais te montrer la mienne, je préfère la finition métal tu vois…
Fernand sort son revolver muni d’un silencieux, il se lève et tire deux balles dans la poitrine de Voldemort qui s’effondre.
FERNAND : Ben tu vois, toi non plus tu ne pourras plus prononcer ton nom…
Bonjour Sophie,
Merci, je me suis bien amusé à la lecture, tellement improbable, de ce dialogue ! On voit bien les différences de vocabulaire, d’expressions, etc. C’est très bien fait et rafraîchissant !
Hâte d’être samedi prochain.
Bonsoir Sophie,
Franchement j’ai bien ri et en plus, je les voyais ces personnages….
Très drôle ! vivement samedi et bonne semaine à vous tous.
Rose-Marie
Pour une fan des Tontons flingueurs et de Lino en particulier, tu ne pouvais trouver mieux comme dialogue.
Trop vrai : j’ai cru l’entendre !
L’art de faire revivre une voix, écrire nous rapprocherait-il d’une forme d’immortalité?
Bonjour à vous trois et merci pour vos commentaires ! Comme vous, j’ai été séduite par ce dialogue vraiment bien écrit et qui m’a saisie tant il me paraissait évident : je voyais la scène se dérouler sous mes yeux !
Oui, Brigitte, l’art de faire revivre une voix, avec l’image en tête, ça se rapproche un peu de la vidéo qui immortalise, tu as raison !
À samedi, passez une belle semaine !
Sophie
Oui, je suis d’accord avec vous trois. J’avais vraiment l’impression de les entendre parler !
A samedi et très belle semaine
Quel dialogue !
La rencontre tellement improbable entre deux personnages.
Le timbre de la voix de Lino Ventura résonne à chacune de ses phrases.
Comme c’est drôle !
Merci Sophie et à samedi pour une suite peut-être …
Oui je suis d’accord, Lino Ventura est très bien rendu dans ce choix de syntaxe et de lexique ! On l’entend presque…