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Atelier #2 – saison 2 : le point de vue narratif

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Lorsqu’on écrit, et notamment lorsqu’on écrit de la fiction, une nouvelle ou un roman, on a besoin de savoir qui parle : qui raconte, et à qui ?

C’est ce qu’on appelle le point de vue.

On peut tout à fait avoir trouvé le sujet dont on veut parler, les personnages que l’on souhaite mettre en scène, mais pour autant, ne pas savoir qui raconte l’histoire.

Afin de réfléchir consciemment au choix de ce point de vue, il est intéressant de connaître un peu de théorie.

Ce point de vue, qu’on appelle aussi « focalisation », signifie littéralement le « foyer du regard ».

C’est le lieu d’où la scène est regardée, le point de vue à partir duquel les éléments de votre histoire sont décrits et racontés.

Il existe trois points de vue, trois focalisations :

-externe

-interne

-zéro (ou omnisciente)

Le point de vue externe :

Le lecteur voit tout de l’extérieur, comme si seules les actions étaient enregistrées par une caméra. Il s’agit d’une narration très neutre, sans jugement ou opinion. On ne sait pas ce que pensent les personnages. On les voit agir, parler, et c’est tout.

Dans ce cas là, le personnage garde une part de mystère pour le lecteur, il en sait plus que le lecteur qui ne voit les faits que de l’extérieur.

Le point de vue externe est rarement utilisé parce qu’il est difficile de raconter tout un récit de manière totalement objective. Ce type de point de vue est généralement utilisé en début de texte, lors de la description initiale des lieux, de l’atmosphère, des personnages, etc. afin d’intriguer le lecteur.

Le point de vue interne :

Le lecteur se trouve dans la peau ou dans la tête d’un personnage. Tout ce qui est vu, ressenti, l’est à travers la perception d’un personnage. C’est donc une perception subjective, et fragmentée.

Dans ce cas, le lecteur en sait autant que le personnage.

Les narrateurs personnages font partie de l’histoire. Ils la racontent donc principalement à la 1re personne et ne peuvent partager avec certitude que ce qu’ils perçoivent et ressentent. Il a uniquement accès à sa propre intériorité. Mais on peut tout à fait écrire à la 3ème personne, tout en se concentrant sur l’intériorité d’un seul personnage.

Il y a deux possibilités avec ce point de vue : soit il s’agit du point de vue du personnage principal, qui vit les aventures (INTRADIÉGÉTIQUE).

Soit il s’agit du point de vue d’un personnage secondaire, simple témoin de l’histoire, qui raconte les aventures du héros mais n’y prend pas part (EXTRADIÉGÉTIQUE).

Il raconte l’histoire d’un autre personnage, le héros; il utilise des marques énonciatives à la 1re personne quand il parle de ses émotions ou de ses réactions, mais il utilise aussi des marques à la 3e personne pour raconter ce qui arrive au personnage principal. Il a, lui aussi, uniquement accès à sa propre intériorité.

Le point de vue zéro :

Le narrateur omniscient est parfois appelé narrateur absent ou narrateur dieu.

Le narrateur omniscient, contrairement aux narrateurs personnages, ne fait pas partie de l’histoire. 

Le narrateur omniscient raconte le récit à la 3e personne. Il a accès à toutes les connaissances et à l’intériorité de tous les personnages. Il peut se déplacer comme bon lui semble dans l’espace et le temps, et a accès au passé, au présent et au futur des personnages.

Quand un narrateur a un point de vue omniscient, il a accès à l’intériorité de tous les personnages et à toutes les connaissances. Il n’y a aucune limite quant aux éléments qu’il peut dévoiler, mais il peut choisir de garder certaines informations pour lui. Il connait le passé, le présent et l’avenir des personnages et sait ce qui se passe à tout endroit, à tout moment. Il peut ainsi rapporter des évènements qui se déroulent simultanément, mais dans des lieux différents. Le regard vient donc de tous les côtés à la fois.

Dans le cas d’un narrateur au point de vue omniscient, le narrateur en sait plus que les personnages. Il sait absolument tout sur tout le monde, tous les aspects de la situation, tous les personnages.

Voilà pour la théorie. Pas très digeste tout ça, n’est-ce pas…? Heureusement que les exercices proposés ce matin ont permis de se familiariser un peu mieux avec toutes ces notions de narratologie!

Il paraît que c’est aussi ce type de cohérence – maintenir un point de vue du début à la fin d’un récit – qui est un des critères qui distingue le texte littéraire du texte non littéraire. Même « bien écrit », un texte qui ne se formaliserait pas de la clarté de ses choix en matière de points de vue, resterait inefficace par rapport à un texte à la focalisation maîtrisée.

Et vous, si vous y regardez de plus près, quel est le point de vue que vous utilisez le plus spontanément lorsque vous écrivez ?

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