You are currently viewing Les textes de Rose-Marie F-F.

Les textes de Rose-Marie F-F.

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

Ecrire une lettre de rupture :

« Rita, je suis désolé, mais ça ne va plus être possible. Quand je t’ai vue la première fois, tu m’as scotché. On aurait dit un oiseau (peut-être un flamand rose ?) qui glissait à toute allure, sur la pente. Je voyais tes cuisses tressauter sur les petits bouts de glace. Tu virais encore et encore : trois minutes, dix secondes, une gerbe de neige a giclé sous tes skis quand tu as dérapé pour t’arrêter enfin. Championne tu es et resteras ! Je t’ai abordé, tu étais essoufflée. Je t’ai suivi dans ce café, tu avais une cour, tu étais la reine. J’ai beau avoir bourlingué, tu m’as épaté. J’ai déployé toutes mes stratégies pour te séduire, un jour, ça a marché. Et voilà, aujourd’hui, c’est fini. Mais que s’est-il passé ? La neige a fondu, l’amour aussi. Le bronzage parti, tu as la peau terne, tes yeux ce sont éteints…entre nous, c’était physique, on ne sait pas quoi se dire, quoi faire ensemble, alors ne faisons rien. J’avais rencontré la reine des neiges, elle a disparu.

 

Lettre d’amour à mon petit déjeuner

Très cher café,

Quel bonheur de capter ton arome ! J’ai la narine qui frétille !

Oh ! Mon bol préféré, comme une vasque bleue où le thé infuse, diffuse un peu de subtilité. La tranche de pain s’éjecte joyeusement et son odeur cuivrée creuse mon estomac. Le beurre scintille sur le petit couteau, je nappe la tartine, les particules brillantes s’enfoncent dans la mie. Ah ! vite une couverture de cette confiture odorante de framboises !

Chaque jour, je me vois au soleil remplir patiemment un fond de bol avec les fruits rouges. Je regarde alentours, guette la cueillette qui sera possible demain…

Je frémis, je salive, je croque !

 

Rencontre / confinement :

J’ai reçu le bristol : Vous êtes invitée à bord du Provence, pour une descente du Rhône, avec escale à Vienne, repas et visite du musée Gallo-Romain. Vous serez accompagnée par Richard. Rendez-vous sur le port à 10h le 10 mai » Et voilà !, c’est écrit, il va falloir y aller !

J’ai mis du temps à choisir la tenue adéquate, et le jour J les amis de mes parents m’attendaient avec leur fil.

Première impression, il est grand, trop ! C’est fatigant de lever la tête.

Nous voilà embarqués sur le mastodonte. Richard fait des efforts pour engager la conversation. L’amarre est levée, vogue la galère ! J’ai essayé de me concentrer sur les bords du fleuve, de surprendre quelques oiseaux, de découvrir quelques demeures.

Soudain la voix du capitaine : «  Mesdames et messieurs, j’ai le grand regret d vous annoncer que nous allons rester ensemble, plus longtemps que prévu » et tout a commencé…

Cris, tremblements, accablements, nous voilà contraints au copinage. Je le regarde enfin comme si je le voyais à l’instant. Zut ! Il ne manquait plus que ça ! Les heures passent, ignorant la situation, on nous attribue une cabine.

Je n’ai pas pu dormir, j’en ai déjà assez de ses monologues sur la vie trépidante des étudiants anglais…son autosatisfaction me hérisse.

Mais…Que va-t-on devenir ?

Laisser un commentaire