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Les textes de Pauline M.

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Proposition d’écriture n° 1 :

Je vais garder ça pour moi ! 

Proposition d’écriture n° 2 :

Quelle excitation chaque matin, aux aurores, de franchir le pas de la cuisine pour te retrouver. Nous sommes seuls, la maison est encore calme. Seul le moteur du frigo trouble le silence de ses interludes mécaniques. Je l’ouvre et tâte du regard avec un désir à peine caché, l’ensemble des victuailles qui s’offrent à nous.

Beurre, confiture, lemon curd, lait d’amande… ton jardin des délices. Les tartines me guettent dans le panier à pain. Un appel lancinant pour céder à la chaleur du grille-pain. Enfin, j’abaisse le bouton. Tandis que le pain tranché glisse dans l’appareil, la bouilloire fait preuve d’une émulsion qui éveille alors tous mes sens : le moment approche, l’étreinte tant attendue. Folle passion chaque matin, ton odeur qui me caresse, ton croustillant qui crisse dans ma bouche, le beurre fondant glissant sur mes doigts. Et même lorsque la tartine se pâme et se colle d’un geste brusque sur la table, mon amour pour toi reste intact. L’envie n’est que plus forte. La passion n’en est que plus belle.

A demain matin, si tu le veux bien.

Proposition d’écriture n° 3 :

Mon amour,

Voilà je te le dis : toi & moi c’est fini.

PS : wouah, tu peux pas savoir à quel point je me sens mieux ! Tu verras, si si je t’assure, tu verras bientôt tu me remercieras. Je te rends service, voilà ! Je fais œuvre de charité !

Alors je t’entends d’ici te plaindre, bougonner, ronchonner… vas-y lâche-toi maintenant tu peux y aller. Je suis déjà loin, tu sais. Ah. Par contre j’ai oublié de te dire : je ne pars pas seule : je pars avec Raymond. Lui et moi, c’est un truc… tu peux pas comprendre. Quand on se parle, il se passe un truc complètement dingue. Tu vois, il ne lève pas les yeux aux ciels quand je lui raconte un truc. Il ne fait pas non plus semblant de me regarder dans les yeux alors qu’en fait il mate ce qu’il se passe derrière. Je peux tout lui dire, on peut parler de tout de rien. Avec lui, je me sens soutenue, entendue, on vit dans le partage. C’est de ça dont j’ai vraiment besoin. Et puis, Raymond est franc du collier. Quand il a un truc sur le cœur, il y va, il s’exprime, il ne tourne pas autour du pot pendant deux heures en faisant la gueule comme pour que je devine le pourquoi du comment. Du coup, tu sais ça désamorce clairement toute source de conflit, tu devrais y songer… Parfois, on se regarde lui et moi, dans les yeux. Ça peut durer des heures. Et dans ses yeux, je vois de l’amour. Tu vois de quoi je parle ? Non tu ne vois pas de quoi je parle. Alors je te souhaite un jour de vivre une histoire comme la nôtre avec Raymond. L’avenir est devant nous à présent et crois-moi je compte bien en profiter. On va voyager, on va vivre, respirer l’un pour l’autre. Je veux m’endormir contre lui, je veux le sentir près de moi à chaque instant… Je sais que je peux compter sur lui. Et il sait qu’il peut compter sur moi.

Je sais que le moment n’est pas très agréable pour toi mais, malgré tout n’oublie pas, s’il te plait de laisser le panier et les croquettes chez la gardienne. Tu sais que Raymond a ses petites habitudes. 

Proposition d’écriture n°4 : 

Vendredi 20h30. Je suis la dernière dans la file d’attente. Super ma soirée est foutue. Bon, il s’en sort l’autre devant là avec ses coussins qui piquent les yeux, trois pauvres plantes en plastiques et un outil indéfinissable qui doit certainement trouver sa place dans la cuisine. Ou peut-être dans la salle de bain. Ou là où il veut en fait l’essentiel c’est que la caissière avance, bon sang !

Ah, il a aussi choisi un magnifique ensemble housse de couette et taies d’oreiller qui pue le célibat.

Hey, les gars c’est quoi les grilles qui se ferment là ? On est dedans là, vous avez vu ? Non mais on peut pas laisser des gens qui ont une vraie vie sociale enfermés, comme ça, le soir, confinés chez Ikea Porte de Bagnolet. Hors de question, même pas en rêve.

Elle se casse la caissière là, je rêve pas !

Attends, c’est ouf, ça vaut bien un petit selfie, Clac, c’est dans la boite. #vie de merde #vendredi tout est permis #ma vie avec John, l’inconnue d’Ikea.

Ah, Steph et Soso sont confinés à l’Olympia. Avec Sylvie Vartan. Et ben, y’en a d’autres qui vont avoir un weekend difficile.

20h32. Notification de Stéph « On sait jamais, sur un malentendu vous pourriez conclure autour d’un paquet de Daim ou d’une tartine de hareng mariné ! »

Mais quel humour. Et c’est le mec qui a pris des places pour Sylvie Vartan qui se moque.

20h34. « Oui j’ai du réseau et de la batterie. Heu, oui je peux vous prêter mon portable pour que vous puissiez prévenir votre mère, pas de problème ».

Oh non, le cliché… Sans rire, les mocassins à glands ça existe encore. Comment on peut se faire ça à soit même, c’est pas humain !

20h35. « Mais de rien. N’hésitez pas hein si vous voulez prévenir quelqu’un d’autre. Non ? c’est bon ? ».

Tu m’étonnes… Oh l’enfer, il reste là devant moi, comme un merlan frit. Je crois qu’il veut parler. Bon allez, on tente hein. Après tout on est coincés, autant en profiter c’est comme un appart géant. Et puis c’est l’heure de l’apéro. Il doit bien y avoir quelques bières. Cool le frigo est plein.

21h45. « T’aime bien cette cuisine ? Moi je trouve ça super moche on dirait chez ma tante Ghislaine. Ouai allez, on essaie celle d’à côté. Ça te fait penser à New York ? Ah ouai tu connais New York ! »

23H06. Non mais là encore une goutte d’aquavit et je crois que je vomis. Les toilettes sont hyper loin en plus il faut traverser tout le magasin.  « C’est après ou avant les luminaires ? » Oh non il me ressert un verre !

Samedi 11h13. Oh la vache j’ai un de ses mal de crane ! Oh mais cette couette, elle est vraiment moche. Par contre le matelas, top ! Je vais peut-être rester là moi.

11h16. 43 notifications « Alors alors, raconte ta nuit ! T’as emballé ou pas ? »

 

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